Au pays des maharajahs

A Bénarès (Varanasi)  nous sommes allés à deux reprises sur le Gange, le long des Ghats.

Le soir de notre arrivée, pour participer aux prières qui sont récitées à grand renfort de sons d'instruments divers et dans un brouillard d'encens difficile à supporter pour les yeux.

Comme beaucoup, nous avons acheté notre petite bougie qu'ensuite, de notre bateau, nous avons déposé sur le Gange

Nous sommes retournés sur les mêmes lieux, tôt le lendemain,  pour une promenade sur le fleuve et dans une atmosphère très différente. Active, certe, mais sans bruits, spectateurs d'une toute autre vie des rives.

Je n'ai pu prendre de photos que le matin faute d'avoir un appareil conséquent. 

En voici quelques unesDans l'eau du Gange, les Indiens procèdent à leurs ablutions

Plus loin, des pièces d'étoffe (soie) ont été mises à sécher. 

Vous imaginez, je pense, le rôle de ce bâtiment

Et selon vous que fait cette fillette ? Elle cherche, parmi les restes des crémations qui se font régulièrement, une pièce de monnaie, un objet monnayable.

Pour terminer, je vous propose d'acheter un peu d'encens pour honorer les Dieux

D'Udaïpur, nous nous dirigeons vers le Mont Abu, lieu particulièrement vénéré par les Rajpoutes. Pour une autre raison, cet endroit fut aussi très vite apprécié des Anglais qui venaient y passer les deux mois de l'été quand le Rajasthan devenait irrespirable. Quant à nous, nous allons y découvrir les Jaïns et le Jaïnisme.

Pendant notre périple en Inde du Nord, nous aurons l'occasion de dormir ou de manger dans des lieux qui furent autrefois palais ou havelis. Les palais étaient les demeures des maharajas tandis que les havelis étaient celles des familles de marchands devenus riches et qui avaient fait construire de somptueuses résidences peintes ou sculptées. Au Mont Abu c'est dans une ancienne propriété de maharajah que nous dormirons : celle-ci a gardé son mobilier et nous profiterons d'un parc offrant une ombre bienvenue.

Les photos de façades vous montrent combien l'architecture diffère de celle des palais vus précédemment.

Pour éviter une trop grande chaleur à l'intérieur, les volets de bois sont ajourés car ici pas de clim', juste des ventilateurs.

Et maintenant, entrez dans ma chambre ....

Et oui, pour moi toute seule, ce grand lit avec dans l'entrée un petit bureau. Ce que vous ne verrez pas, car c'est un peu sombre, c'est le dressing et la salle de bain avec une baignoire dans laquelle je descends !!!

Inutile de vous dire que j'y ai bien dormi.

A chaque fois que l'endroit le permettra, notre guide nous fera terminer la journée par une balade au bord de l'eau : fontaines de jardins, lacs...

Avant de quitter Udaïpur, le dernier soir, nous empruntons un bateau pour aller sur le lac Pichola jusqu'au Jag Mandir (mandir : palais et Jag : Jagat Singh, maharajah qui le transforma au XVIIème siècle)

Pour accéder au lac, nous empruntons des escaliers fleuris.

Des jardins, nous avons un magnifique panorama sur Udaïpur et le City Palace

Et ici, comme en Chine, comme au Viet Nam, rien ne vaut les bambous en matière d'échafaudages.

Non loin d'Udaipur, à 8km environ, les temples Saas-Bahu de Nagda valent le détour. Datant du XIème siècle, ils sont dédiés à Vischnou dont vous reconnaitrez les attributs sur cette sculpture.

Allez, je vous aide : retrouvez la conque, le disque solaire, la massue et le lotus. Oh, j'allais oublier ! Saas-Bahu signifie la belle-mère et la belle-fille.

Pour vous montrer la finesse des sculptures, voyez plutôt le haut de ce portique

ou bien ce plafond qui présage bien de la beauté d'autres que nous verrons plus tard.

Sans oublier de prendre le temps d'étudier ceci

Et pour terminer la visite, ce musicien, un motif parmi d'autres.

En fin de journée, quand la chaleur commence à tomber, une promenade au jardin de Saheliyon Ki Bari (jardins des compagnes car il était destiné à la maharani et ses suivantes) donne une sensation de fraîcheur bienvenue. Nous sommes en fin de saison sèche et la température, dans la journée, est parfois élevée.

Le fontainier veille sur ses touristes et, quand le guide nous demande de frapper dans nos mains, oh ! stupeur ! les jets d'eau s'animent.

Le soir tombe, la lumière se fait très douce.

Ce jardin est un lieu fort prisé des habitants d'Udaipur. Il a été aménagé entre 1710 et 1734 ; on y a célébré de nombreuses fêtes.

Plus tard, certains soirs, notre guide nous emmènera encore près de lacs, de plans d'eau, ce que nous apprécierons toujours.

La fête de Holi : pour les Hindous, c'est la fête du retour du Printemps. Et la meilleure façon de la célébrer consiste à jeter de l'eau colorée sur tout ce qui passe : individus, animal, véhicule ...Pour preuve, ces touristes n'ont pas failli à la tradition et se sont faits copieusement arroser. Mais ... 

Par un hasard du calendrier, la fête de Holi cette année coïncide avec la fête de l'anniversaire de la naissance du Prophète.

Notre guide hindou, un brahmane, est fort inquiet : les relations entre hindouistes et musulmans n'ont jamais été très paisibles en Inde. De plus le récent attentat de Bombay l'incite à protéger le mieux possible son groupe de Français et enfin notre hôtel est en plein quartier musulman. Comme une grande procession est justement prévue qui va passer dans la rue et le longer, la décision est prise de nous confiner dans les jardins de l'hôtel pour nous éviter toute mauvaise surprise. Nous allons avoir tout le loisir de profiter du "spectacle" de la fête.

Beaucoup d'hommes et de jeunes garçons aussi. Des musiciens, quelques rares jeunes filles. Sous les tentes, des tréteaux avec des gobelets et du thé indispensable pour supporter une chaleur intense.

Dans leurs vêtements de fête impeccablement blancs, ils ne se quittent pas d'un pouce.

 Imperturbable et chamarré, un dromadaire fraye son chemin.

D'accord, les femmes ne participent pas à la marche, mais elles n'en perdent pas une miette.

Dans le musée du City Palace, des miniatures anciennes ont fixé les principaux évènements de la vie des siècles précédents. L'une d'entre elles vous permet de juger de la popularite de celle de Holi.

Ces miniatures sont protégées par des vitres d'où les reflets ; mais celle-ci vous permet d'admirer ce à quoi nous avons échappé à cause du télescopage des deux fêtes. Pour nous consoler, notre guide nous dit que c'est mieux pour nos vêtements qui ne s'en seraient peut-être pas remis.

Tout près du City Palace, ce temple dédié à Vishnou, a été édifié en 1651.

Sur son socle, tout autour, ont été sculptés des danseurs.....

des éléphants...

de fiers cavaliers.

Sur la route du retour, des femmes vendent leurs colliers de fleurs

et une vaillante productrice de combustible recherche un peu d'ombre.

Cette affiche est un avant goût de la fête qui se déroulera demain : la fête de Holi ou fête des couleurs. 

Toujours au City Palace, la réplique du célèbre cheval du maharana Pratap. Chetak était ainsi caparaçonné d'une trompe destinée à effrayer les chevaux des cavaliers adverses.

Nous quittons Delhi, par avion, pour Udaipur au sud du Rajasthan. C'est une ville réputée très romantique, située au bord du lac Pichola où se reflètent Palais et hôtels. C'est le Lake Palace que vous admirez ci-dessus, de son vrai nom, le Jag Niwas construit en 1746. Hélas, nous ne pourrons y être hébergés !!! Sa blancheur est due au marbre blanc. Des scènes d'un film de James Bond, "Octopussy", y ont été tournées.  

Nous allons d'abord visiter le City Palace, un immense ensemble de Palais et hôtels édifiés face au lac. Il a fallu trois siècles pour le construire et sa visite permet d'observer l'évolution des styles architecturaux.

Impossible de vous montrer l'ensemble ; mais ces deux photos vous laissent imaginer la taille et la splendeur des édifices.

A l'entrée, le gardien rest impassible

Avouez que son look est soigné.

La suite de la visite dans l'album ci-contre.

Le Tour operator n'a prévu qu'une journée à Delhi. Nous ne visiterons donc pas le Fort rouge que vous voyez ci-dessus. Par contre, nous irons voir la mosquée Jama Masjid.

Quelques précisions sur ce monument : le marbre blanc alterne avec le grès rouge, sa construction débute en 1644 et se termine en 1656. 5000 ouvriers participèrent aux travaux et c'est une des plus grande mosquée de l'Inde: elle peut accueillir 20 000 fidèles.  

Nous ne manquerons pas de passer au Raj Ghat où eut lieu la crémation du corps du Mahatma Gandhi.

L'après midi sera réservé au complexe du Qutub Minar.

Vous voyez là la tour de la Victoire (73m de haut et 15m de diamètre à la base). Erigée en 1193, elle célèbre la défaite du dernier roi hindou de Delhi et l'avènement des sultans et de l'ère musulmane.

Non loin, mais beaucoup moins imposante, cette colonne de fer (7m de haut) : elle date du 4ème siècle, n'est pas oxydée et prouve que les artisans de l'époque maîtrisaient admirablement le travail des métaux. 

Et enfin, voici le tombeau de Humayun.

Ce monument fut construit en 1565 ; il est typique de l'architecture moghole et aurait inspiré le Taj Mahal.  Il abrite, entre autres, les sépultures des épouses de Humayun. C'est là que je rencontre mon premier "jali", ces rideaux de pierre ajourés qui permettent de voir sans être vu et laisse l'air circuler.

Tout au long de mon périple, je serai fascinée par les couleurs des vêtements des Hindoues.

Nous allons retourner à l'hôtel. Demain, nous quittons Delhi. Au pied de notre car, deux jeunes filles tentent encore de vendre quelques objets.